lundi 20 février 2012

César et ses légions ont franchi le Rubicon, la république est en danger !

Le rôle du quatrième pouvoir a fait couler beaucoup d’encre, et c’est une bonne chose : tant que des hommes s’interrogeront sur la déontologie qui préside aux actions humaines, les excès et errements supposés ou réels pourront faire l’objet d’analyse en vue d’une amélioration de nos pratiques.
Celui qui choisit d’informer peut-il, à l’occasion de l’exercice de sa mission, se lancer dans l’action ?
La question n’a pas été précisément abordée par la résolution 1003 du Conseil de l’Europe relative à l’éthique du journalisme (1983) qui définit néanmoins la fonction journalistique dans deux de ses dimensions, à savoir l’information et l’expression d’une opinion. Le fait pour un journaliste de se lancer dans l’action nous semble devoir être considéré comme un stade ultime de l’expression de son opinion (nous examinons ici l’action par le journaliste en tant que tel, et non celle qu’il peut déployer en tant que citoyen, indépendamment des moyens journalistiques à sa disposition).   
Le journal La Meuse s'est associé à la Ville de Verviers
pour promouvoir la rénovation du Grand-Théâtre de Verviers 
Extraits de la résolution précitée :
« (…) Les médias assument, à l'égard des citoyens et de la société, une responsabilité morale qu'il faut souligner, particulièrement dans un moment où l'information et la communication ont une grande importance tant pour le développement de la personnalité des citoyens que pour l'évolution de la société et de la vie démocratique. (…)
Le principe de base de toute réflexion morale sur le journalisme doit partir d'une claire différenciation entre nouvelles et opinions, en évitant toute confusion. (…)
L'information et la communication, tâches dont s'acquitte le journalisme au travers des médias et avec le formidable support des nouvelles technologies, ont une importance décisive dans le développement individuel et social. Elles sont indispensables dans la vie démocratique, car, pour que la démocratie puisse se développer pleinement, la participation des citoyens aux affaires publiques doit être garantie. (…)
Il serait faux, néanmoins, d'en déduire que les médias représentent l'opinion publique ou qu'ils doivent remplacer les fonctions propres aux pouvoirs publics ou aux institutions à caractère éducatif ou culturel telles que l'école. (…)
Cela amènerait à convertir les médias et le journalisme en pouvoirs et contre-pouvoirs («médiocratie»), sans que ceux-ci soient représentatifs des citoyens ni assujettis aux contrôles démocratiques comme les pouvoirs publics, et sans qu'ils possèdent la spécialisation des institutions culturelles ou éducatives compétentes. (…) ».
L‘école de journalisme de Louvain, quant à elle, prépare ses étudiants à un monde médiatique en pleine mutation. Sur son site, on trouve en particulier l’opinion suivante : « La précarité d’emploi et des statuts des journalistes est un problème social et politique que les lieux d’enseignement et de recherche peuvent combattre en formant des professionnels autonomes, parfaitement compétents techniquement, mais aussi capables d’analyser les contraintes de production qui sont les leurs. L’exercice des métiers d’information ne peut se faire pleinement qu’avec une capacité de lecture des enjeux sociaux et politiques ». 
  • Le journaliste aurait donc une fonction pédagogique et de façonnement de la société reconnue. Cela étant, il lui serait alors demandé de communiquer en vue du maintien/développement d’un système démocratique. En l’occurrence, son autonomie est reconnue comme une garantie (pour un approfondissement du droit garanti, voir les fondements de la liberté de presse, énoncée dans notre constitution). Le choix des sujets (le choix de parler ou non d’un sujet) et son traitement font la difficulté du travail (démythifié) de journaliste, au même titre que bien des activités professionnelles ou la créativité et la documentation sont requis.
Le blogue du journal Le Soir publie un point de vue sur la profession d'attaché de presse, sorte de journaliste orienté vers l'action, ici.
Il sera aussi intéressant de comparer la profession à l’activité d’animateur de blogue, informateur/émetteur d’opinions d’un nouveau genre, parce qu’elle peut n’être pas encadrée et financée par une structure.

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